Exposition COLLIGERE //

Du 29 septembre AU 15 octobre 2017 //
Vernissage le vendredi 29 septembre de 18h à 22h //
Commissariat Anouck Durand-Gasselin / Anne-Marie Jeannou //

René Duran / Anouck Durand-Gasselin / Documentation Céline Duval /
Anne-Marie Jeannou / Laurent Redoules / Jeanne Susplugas
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exposition Zoo Machines

 

 

Colligere est un verbe latin, il signifie « lier ensemble ».
Un mot parfait pour un titre d'exposition collective, car nous savons à quel point une expositon collective "lie" les artistes et les oeuvres. Mais il ne s'agit pas seulement de cela.
Colligere est non seulement la racine du mot collectif mais aussi des mots : collection, cueillette et collecte.
Ainsi chacune des oeuvres proposée ici flirte avec l'idée de constituer une collection.
Le geste de collecte est le geste de création. Dans cette exposition, pas question de dessiner ou de sculpter, le réel est capté, archivé, puis organisé.
Des photographies répétitives de caisses (Anouck Durand-Gasselin), des textes littéraires (Jeanne Susplugas), des images sur internet (Anne-Marie Jeannou) ou encore des tracts (René Duran), des évènements filmés (Laurent redoulès) ou des images de magazines (Céline Duval), les objets ou images collectés relèvent de l'obsession de chaque artiste.
Ni lyrique, ni expressionniste, les oeuvres rassemblées pour « Colligere» témoignent d'un contexte social et politique. Elles sont issues d'une expérience « situ » du jeu social.

Colligere : un geste
une certaine expérience du réel
Pas un manifeste mais un constat d'époque.

 


 

 

 

RENE DURAN
Né en 1942, vit à Rodez
Suivi par la Galerie Air de Paris

 

 

 
 

EVOCATION (René Riesel) - 2004
Peinture sur plastique et coupures de journal

 

Figure phare de l'underground aveyronnais (il chante en occitan dans son duo de rock minimal «Nouvel Optic», écrit, publie, électrifie Rodez), rénovateur du happening sous une forme cultivée, René Duran ne démarche aucun lieu pour exposer mais accepte toutes les invitations. Ses Evocations sont réalisées à partir de portraits découpés dans la presse, il explicite sa relation à ces personnalités - tout autant Soulages que René Riesel, avec lequel il partage une complicité et un esprit situationniste. Et dont son tract historique (de 1976) rappelle le souffle salutaire. Hommage aux Enragés… René Duran a réalisé plus de 200 expos collectives et près de 20 expos personnelles uniquement sur invitation, règle à laquelle il n'a jamais dérogé. En 2012, Ben l'invite pour fêter les 50 ans de Fluxus à la Villa Arson (Histoire de la performance à Nice depuis les années 50). Suivi par la Galerie Air de Paris, il y expose en 2008 et en 2010.

   
   
 

ANOUCK DURAND-GASSELIN
Née en 1975, vit à Paris.
www.anouck-durand-gasselin.fr
Représentée par la Galerie ALB, Paris

   
 

 

QU'EST CE ? 2013
Photographies 30x40 cm

 

Cette nouvelle série "Qu'est ce ?" n'est autre qu'un paysage quotidien : celui d'une caissière.
Les photographies ont été prises tous les soirs à la même heure pendant 2 ans, en cachette au moment de clôturer la caisse avec un appareil photographique amateur. L'accrochage en grille propose une relecture du calendrier et rappelle la rigueur du protocole qui scande le temps.
L'ensemble est accompagné d'une photo solitaire : au moment de regarder les images dans Photoshop, le fameux logiciel d'images a refusé d'ouvrir les fichiers. Ainsi tout simplement émerge un lien caché : un protocole de reconnaissance de signe qui permet le controle de nos opérations privées.
Client habitué de ce commerce, la rencontre avec l'écrivain et cinéaste Gérard Mordillat a marqué cette oeuvre et le texte qu'il propose est inédit.

Photographe-plasticienne, Anouck Durand-Gasselin explore avant tout les limites de la représentation photographique. Quelle que soit l'outil et le sujet, le point de départ de ses oeuvres est ancré dans une expérience concrète et un rapport direct au réel. Depuis 2007, elle ré-interroge les fondamentaux de l'image en provoquant un phénomène naturel : la sporulation du champignon et collectionne la matière ainsi recueillie. Si au geste photographique se substitue une nouvelle activité ce n'est que pour en élargir la réflexion et en tester les limites, limites de l'effacement « Expositions personnelles : 2012, Galerie ALB, Paris, Collections soutenue par le CNAP, 2010, Chapelle St Jacques , Centre d'art contemporain de St Gaudens (31) » En 2011, Anouck Durand-Gasselin a réalisé Légendes, observatoire photographique des paysages en collaboration avec Josette Debroux, sociologue, chercheur au CNRS commandé par Le Parc naturel des Monts d'Ardèche. Depuis 2012, Anouck Durand- Gasselin est également chargée de cours à l'Université Paris1-La Sorbonne. Elle est également conseiller artistique pour Les résidences [labo] de l'association Sur le Sentier des Lauzes (www.atelierefuge.fr).

   
   
 

DOCUMENTATION CELINE DUVAL
Né en 1974, vit à Houlgate
http://doc-cd.net/
Représentée par la Galerie Sémiose, Paris

   
 
 

LES ALLUMEUSES, 1998-2010
Vidéo, téleviseur 4/3

 

« Envisagée depuis douze années comme entreprise de constitution d'un fonds iconographique, l'oeuvre de documentation céline duval rejoint le projet utopique d'encyclopédie. Toute aussi vaine que nécessaire à celui qui l'engage, la collection et les actions qu'elle induit de sélection, classification, conservation encore, apparaissent comme de véritables « stratégies d'esquive » que les hommes mettent en place pour proposer une structure au chaos du monde. Agissant simultanément comme une numérisation et destruction d'un fonds publicitaire collecté entre 1998 et 2010, la série vidéographique Les allumeuses affronte l'échec de l'entreprise et le fétichisme qui accompagne son objet : les images. Alors même que la valeur des images publicitaires qui nous intéressent ici ne soit pas définie par leur rareté. Dans le cas des Allumeuses, c'est le temps qui joue, le temps seul, c'est-à-dire leur valeur de marqueur historique. Des plus anciennes – certaines datent de plus de dix ans, impensable dans le domaine de la publicité où une image, une campagne en chasse une autre – aux plus récentes, simplement empilées par typologies de représentation, Les allumeuses révèlent, figent une dernière fois un temps publicitaire, un temps fictif et obsolète avant de le détruire en soumettant au feu chaque feuille de papier glacé. Car Les allumeuses, celles qui attisent, se sont bien elles : les images imprimées, dangereusement tangibles, contrairement à ces corps lointains et fantasmés. Le titre condense-t-il ainsi tout l'enjeu du propos, c'est-à-dire l'ambiguïté, le malentendu farouchement cultivé entre le support, objet de collection, et sa représentation, point de compréhension du monde en un temps donné. Les allumeuses se situent ainsi à la charnière de cette tradition historique de la collection, qui du cabinet de curiosité au fonds Maciet, a vu sa fin signée par la généralisation d'internet et Google à la fin des années 90 et début 2000. Pourtant la nostalgie n'a pas lieu d'être car quelque soit le support, papier ou numérique, le jeu des images en circulation s'attache invariablement à donner une représentation du monde pour conjurer, peut-être, l'inéluctable mort. Née en 1974, documentation céline duval vit et travaille à Houlgate. Parmi ses expositions personnelles : Les frontières de sable, La Filature, Mulhouse (2010); White Room, White Columms, NY (2008); Documentation céline duval, Semiose galerie (2009); Table d'hôtes, Institut d'art contemporain, Villeurbanne (2007); Les Migrateurs - Tous ne deviendront pas footballeurs, ARC Musée d'art moderne, Paris (2002)… Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives parmi lesquelles Codex Voltex, Printemps de Septembre, Toulouse (2010); La revanche de l'archive photographique, Centre national de la photographie, Genève (2010); Collecter/ Recycler, Centre photographique d'Ile de France, Pontault-Combault (2010), Instants anonymes, Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (2008)…Elle présente actuellement une exposition personnelle, Trophäen Kammer, au AK Kunstprojekte, Vienne (Autriche) et participe à l'exposition Homo Ludens à la Motive Gallery à Amsterdam (NL). »

Leslie Compan Dossier de presse, Galerie Semiose, 2011

   
   
 

ANNE-MARIE JEANNOU
Née en 1971, Vit à Paris et travaille entre Paris et le Pays Basque
http://annemariejeannou.fr/
www.youtube.com/user/annemariejeannou

   
 
 

Flux, 2012
Le 19, Festival Les Uns chez les Autres

 

Anne-Marie Jeannou est vidéaste et plasticienne. Elle explore les jeux sociaux et détourne les codes et les usages conventionnels pour en révéler les enjeux cachés. Elle réalise parfois ellemême ses images ou comme ici procède à des collectes.
Dans l'installation «Flux», Internet se révèle comme un territoire de convergences et de cristallisations, de désirs et de fantasmes inassouvies et virtuelles.
Un profil sur un site de rencontres libertins, une image, celle d'un corps lascif sur un lit provoque des envois d'images de phallus en érection par des pseudos explicites. Là se trouve les histoires d'O contemporaines, celle d'un abandon de l'esprit par le corps où il n'existe plus que le fantasme projeté.

   
   
 

LAURENT REDOULES
Né en 1962, Vit à Toulouse
LESALONRECOIT depuis 1993 tous les 22 du mois.

   
 
 

LESALONRECOIT, depuis 1993
Film durée illimitée - vidéoprojection
22 avril 2005 - Edwige Mandrou et Nicolas Primat (performance)

 

Laurent Redoulès, artiste est un des acteurs principal de l'underground toulousain. Depuis 1993 il invite et organise un évènement différent chaque 22 du mois. Dans l'esprit performatif, Lesalonreçoit est une espace d'expression qui existe pendant quatre heures de 18 heures à 22 heures au 274 de la rue Henri Desbals à Toulouse.
LESALONRECOIT se décompose en deux oeuvres : un film d'une durée illimité et une installation avec les cartons d'invitation. Depuis décembre 1993, il n'y a pas eu d'interruption dans la production des événements. Laurent Redoulès les a filmé méthodiquement dans les mêmes conditions d'espaces et de temps.
Chaque "acteur", artiste ou intervenant occupe une place pleine et entière dans ce long travelling. Il n'y a pas de hiérarchie entre les oeuvres. Le film est la somme des films de chaque 22. Il explore l'interstice entre les oeuvres et ceux qui les regardent. Homogeneité de temps et de lieu, la seule variation des propositions artistiques, des public et des enjeux rend au jeu de l'art toute sa dimension sociale.
Cette oeuvre, film et installation avec les cartons d'invitation est inédite dans sa forme d'exposition. Lesalonreçoit continue de recevoir mais l'ensemble n'a encore jamais été montré.

   
   
 

JEANNE SUSPLUGAS
Née en 1974, Vit à Paris
http://susplugas.tumblr.com/
Representée par les Galerie Valérie Bach, Brussels ; Mizuma Art Gallery, Tokyo.

   
 

 

BASE DE DONNEES LITTERAIRES II, 2016
Dimensions variables - bois, roulettes, son (textes lus par Manesca de Ternay et André Antébi)

 

Base de données littérairesII, 2016 - Dimensions variables - bois, roulettes, son (textes lus par Manesca de Ternay et André Antébi).
Cette sculpture/installation s'inscrit dans la lignée des modules mobiles conçus par l'artiste, entre caisse de transport et malle. Pour ces boîtes/malles, Jeanne Susplugas s'approprie l'esthétique des caisses de transport, bien connues des artistes, pour fabriquer des malles de tailles singulières, qui se déploient en de petites cellules habitables, modulables et évolutives. À la fois sculpture et dispositifs d'exposition ou de rangement, ce module est un espace adaptable qui se déploie de manière autonome au gré des besoins.
C'est aussi une bibliothèque sonore. Le spectateur peut se poser pour écouter des extraits de livres issus de la collection de l'artiste, enregistrés par des comédien.ne.s. Pièce unique, entre oeuvre d'art et objet de design.

Le travail de Jeanne Susplugas interpelle les questions de société, les modes de vie actuels et leurs aberrations. Le rapport à soi, à l'autre, les modes d'échanges et leur dimensions intime, spirituelle et psychologique, sont au coeur de son propos. Entre fascination et répulsion, fusion et rejet, entre le réel et l'intime, se joue la question de l'enfermement en soi et de l'apparition de l'autre. Récemment, elle a exposé ses oeuvres au Centre d'art contemporain Le Lait à Albi (curated by Jackie-Ruth Meyer) "All the world's a stage", au Centre d'art La Chapelle de la Visitation-Thonon les Bains (curated by Ph. Piguet) "Stratégie d'enfermement", à la Galerie Valérie Bach, Bruxelles, 2012 "There's no place like home".