Exposition WALLS OF SILENCE //

Comissariat Klio Krajewska //

Du 26 janvier au 11 février 2018 //
Vernissage vendredi 26 janvier de 18h à 22h //
Preview presse le vendredi 26 janvier à 17h30 //
Concert visuel de Arai Tatsuru le 26 janvier à 20h //

Heba Amin, Dæd Baitz, Disnovation.org, Bertrand Planes, Dani Ploeger, Systaime (Michaël Borras), Vincent Voillat, Zenial (Łukasz Szałankiewicz)
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exposition Zoo Machines

 

 

La bande son symbolique de l'exposition, le morceau de John Maus Walls of Silence de l'album Screen Memories répète à l'infini ces quelques mots. L'exposition explore les frontières, les murs, les plafonds de verre et les barrières invisibles qu'ils soient symboliques ou physiques, virtuels, culturels ou réels.
Il ne s'agit pas nécessairement ici de les dépasser, mais est plutôt question de les mettre en lumière et de proposer des interrogations.
L'exposition explore quelques échantillons de ces limites et les passe sous microscope, en se focalisant sur les walls of silence (murs du silence) des deux thèmes intrinsèquement liés : politique et technologie.
Sur un plan plus général, l'installation de Bertrand Planes est une métaphore de ces limites. Ici, un élément perturbateur, presque invisible, est à la fois celui qui change et modifie le fonctionnement d'un système ou d'une machine, le rend inutile, ou au contraire apporte un élément déterminant sur sa lecture ou son usage.
Le film de Heba Amin se focalise sur une barrière technologique, une coupure internet, en tant qu'instrument politique, invisible mais bel et bien tangible. Disnovation.org (Nicolas Maigret et Maria Roszkowska), mettent en lumière les limitations et restrictions du web et révèlent un modèle culturel, social et idéologique de la société à travers ce qui ne devrait pas être vu.
Pour Zenial, qui explore le concept de frontière sonore, les barrières technologiques sont celles qui empêchent l'utilisateur d'une machine, en l'occurrence un ordinateur, une navigation libre, non tracée et affranchi de toute exploitation commerciale.
Dans le travail du groupe Daed Baitz, on observe un autre aspect de plafond de verre, celui d'une impuissance ou négligence qui conduit à un enchainement de causes à effets où les systèmes et procédures deviennent entièrement obsolètes.
La série de vidéos de Systaime (Michaël Borras) sont des détournements humoristiques ne faisant apparaitre des discours politiques, que les zones de silences et entres deux.
Dans un autre registre, Dani Ploeger nous plonge dans une scène de guerre decontextualisée, en réalité virtuelle et Vincent Voillat explore la forme particulière des barricades de béton infranchissables qui ont été placées après la révolution égyptienne devant les bâtiments officiels du Caire.
L'exposition composée d'objets, de vidéos, de réalité virtuelle, d'installations, et d'une création sonore, ont été pour une bonne partie, crées spécialement pour l'exposition Walls of Silence.

 


 

 

Nocturne Walls of Silence // Olaf Hund

performance // improvisation live ambient noise d'Olaf Hund vendredi 09 Janvier à 20h

Auteur/compositeur/performeur franco-allemand, Olaf Hund a su s’imposer sur la scène électronique depuis la fin des 90’s. Il signe chez Delabel (Virgin) puis chez Musiques Hybrides.

Pionnier de l’électronique, multi-instrumentiste réputé pour ses lives qui « réveillent les corps sans négliger les têtes » (Le Monde 06/07/1999), il a aussi collaboré avec des artistes renommés (Peaches, Gonzales, Taraf de Haïdouk, Diane Tell, Tony Allen…), a composé pour le cirque contemporain et la danse (Philippe Decouflé), la haute-couture (Jean-Paul Gaultier) et le cinéma (Fabianny Deschamps).

Il est également le créateur de Nicolas Police et l’improvisateur fou du projet techno The Dance Hole. D’album en album, « toujours atypique » (Libération 09/01/2016), il ne cesse d’inventer de nouveaux hybrides et des univers originaux. Un goût de l’expérimentation où post punk, electro, afro, trap et même orchestration symphonique. Un genre de David Byrn des Belleville Hills.

Avec cet « ancien petit génie de l’éléctro française devenu au fil des ans génie tout court de l’électro » (Inrockuptibles 06/01/2016) soyez prêts pour les surprises !

http://olafhund.com/
https://soundcloud.com/olafhund
https://olafhund.bandcamp.com/

 


 

 

 

Heba Amin (EG),
My Love for you, Egypt, increases by the day, 2011

vidéo, 06:18

http://www.hebaamin.com/

 

 

 
 

 

 

En janvier 2011, en réponse aux manifestations contre le gouvernement, les autorités égyptiennes ont réussi à fermer l'accès à Internet dans le pays. Pendant un week-end, un groupe de programmeurs a développé une plateforme appelé Speak2Tweet permettant aux Egyptiens de poster les informations à chaud sur Twitter via une boite vocale, malgré la coupure d'Internet.
Cela a résulté a des milliers de messages très personnels d'Egyptiens enregistrant leurs émotions profondes par voie téléphonique.

Ce film présente un message sélectionné sur la plateforme Speak2Tweet où un homme témoigne de son amour pour l'Egypte le 8 février 2011, juste avant l'effondrement du régime de Mubarak, et le juxtapose aux images des bâtiments, dont la construction a été abandonnée, et qui représentent les effets à long-terme d'une dictature corrompue.

Heba Amin est une artiste et chercheuse égyptienne. Son travail s'exprime sur le croisement de la politique, de la technologie et de l'art. Elle travaille avec divers médias pour explorer l'impact des infrastructures sur le psychisme humain et plus particulièrement les récits des souverainetés nationales, souvent sur des territoires de conflit. Elle vit et travaille entre Berlin et Le Caire.

   
   
 

Dæd Baitz (PL),
Crash Test, 2018

Vidéo, 30:00

http://daedbaitz.com/

   
 

 

 

 

La vidéo témoigne d'un processus singulier de transformation forcée d'une œuvre d'art.
Voici comment le pavillon polonais, intitulé "Post-Apocalypsis", une pièce monumentale, complexe, interactive et connectée, récompensée par la médaille d'or de la Quadriennale de Prague, a du s'adapter à la réalité économique et politique du pays.
Une fois de retour de la Quadriennale de Prague, l'œuvre construite collectivement par un groupe d'artistes, ingénieurs et designers et dont la création à engagé de grands moyens, énormément d'énergie, du temps et des ressources, s'est avérée trop compliquée à maintenir et stocker.
Face à cette réalité, les artistes ont décidé de soumettre l'œuvre à une transformation ultime dans un processus d'upcycling.

Dæd Baitz est un groupe intermedia composé de curateurs, designers, ingénieurs, programmeurs polonais : Agnieszka Jelewska, Michał Krawczak, Rafał Zapała, Paweł Janicki, Michał Cichy, ainsi qu'Exu Arin - l'intelligence artificielle. De ce fait Dæd Baitz est très certainement le premier collectif d'artistes dont un de membres est une intelligence artificielle.

 

   
   
 

DISNOVATION.ORG,
Blacklists, 2016

Objets (13 tomes)

http://www.disnovation.org

   
 
 

 

 

Le projet Blacklists est un répertoire des interdits du web  déployé sous la forme d'une encyclopédie en 13 tomes de 666 pages. C'est une vaste collection d'adresses web restreintes permettant la détection et le filtrage automatique de trafic jugé illicite ou licencieux. Tout comme la pratique des «bibliothèques interdites», Blacklists pointe la mise à l'écart de contenus qui pourraient être dangereux pour la survie du système. Avec plus de 2 millions de sites web extraits de logiciels de filtrage internet commerciaux, cette collection révèle un modèle culturel, social et idéologique de notre société à travers ce qui ne devrait pas être vu.

DISNOVATION.ORG est un groupe de travail initié par Nicolas Maigret et Maria Roszkowska. Au croisement entre art contemporain, recherche et hacking, ils développent des situations d'interférence, de débat, et de spéculation visant à détourner l'idéologie de l'innovation afin de stimuler l'émergence de récits alternatifs. Ils ont récemment édité The Pirate Book, une anthologie sur le piratage de contenus culturels.

   
   
 

Bertrand Planes (FR),
Untitled, 2014/2018

Installation

http://www.bertrandplanes.com/

   
 
 

 

 

Cette pièce n'a pas de titre, c'est un choix muri.
Il y est d'ailleurs question d'absence. Une absence d'autant plus forte que par association nous pourrions nous attendre à ressentir un souffle.

Cette «réalité réduite» est aussi celle que proposent nos écrans.
Dans ce ready made la frontière entre l'objet et sa représentation est aussi ténue que l'épaisseur d'une plaque de plexiglas.

Ancien coder, artiste diplômé des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD) et de l'école supérieure d'arts de Grenoble, Bertrand Planes vit et travaille à Paris. Posant un regard amusé et critique sur la technologie, il détourne l'objet de ses fonctions utilitaires et commerciales tout en conservant ses qualités esthétiques.

   
   
 

Dani Ploeger (NL),
War Scene (pink room), 2017 – 2018

Vidéo 360°, 2:00

https://www.daniploeger.org/

   
 
 

 

 

Dans un centre de vacances abandonné, les oiseaux sautillent au milieu des boites de munitions vides et morceaux du toit effondré. De l'autre coté de la pièce, des soldats montrent des photos sur smartphone à l'artiste.
En 2017, Ploeger a fait plusieurs voyages à travers l'Europe pour examiner la coexistence des armes traditionnelles et la culture numérique dans la vie quotidienne. En mars il a embarqué avec les soldats du corpus volontaire ukrainien sur la ligne de front dans l'est de l'Ukraine.

Depuis la fin de la guerre froide la puissance militaire et la sécurité publique du monde occidental sont représentés principalement par des technologies numériques avancées, comme les drones ou les bombes intelligentes. Cependant, la prédominance des armes à feu automatiques dans les attaques terroristes récents, marquent le retour de l'image d'un soldat dans la vie de tous les jours : des terroristes armés et des militaires équipés de nouveau peuplent l'espace public des villes de l'ouest de l'Europe, alors qu'à l'est se forment des groupes paramilitaires équipés des armes de l'ère Soviétique.

Dani Ploeger travaille dans la programmation informatique, le hacking électronique, la théorie culturelle et la performance. Son œuvre interroge et subvertit les spectacles du sexe, de la violence et des déchets dans la culture techno-consommatrice. Il a réalisé une application pour smartphone disponible sur une boutique d'applications adultes, s'est fait opérer pour installer des déchets électroniques dans son ventre par un pierceur du corps, et a planté un DVD terroriste anonyme dans des magasins d'électronique, entre autres.

   
   
 

Systaime (Michaël Borras) (FR),
Silences, 2007 – 2017

Vidéos (série)

http://www.systaime.com/

   
 

 

 

 

En raccordant, comme en un patchwork sonore, des séries d'instants sans parole, Systaime propose des minutes de silence incongrues renvoyant l'habituel tapage médiatique à une sérénité zen "d'instant présent".
Carla Bruni, DSK, Obama, Sarkozy, Trump, devenus mutiques, reprennent une part de charme corporel presque animal. Le souffle, la déglutition, la respiration ; fonctions oubliées, oblitérées par l'apparence, deviennent l'enjeu principal de ces «temps suspendus» lors desquels les anges passent…

Systaime, de son vrai nom Michaël Borras est un plasticien français. Artiste du multimédia et des réseaux, Systaime est le fondateur du mouvement French Trash Touch créé en 1995, il est un acteur important du réseau artistique alternatif international, de l'art numérique et de l'art en réseau.

   
   
 

Vincent Voillat (FR),
Concrete Waves, Souvenir of a Revolution, 2014

Objets (série de 10)

http://www.voilla.tv/

   
 
   
 

Pour ce projet Vincent Voillat s'est inspiré des barricades de béton qui ont été placées après la révolution égyptienne devant les bâtiments officiels.
Elles ont remplacé les cubes qui formaient de grands murs et qui obstruaient l'accès de certaines rues. Elles ont une forme très singulière, presque élégante, comme une sorte de grande vague figée.
Elles viennent s'ajouter aux architectures préexistantes et en bloquent l'accès. Elles sont les quelques derniers restes de ces événements marquants de 2012.
Vincent Voillat a décidé de travailler avec un artisan qui façonne l'albâtre, matériau très fréquemment utilisé pour la réalisation de petits objets souvenirs qui évoquent les sites touristiques du pays tels que les pyramides de Gizeh, le sphinx, un minaret, une mosquée…

Vincent Voillat est un artiste pluridisciplinaire qui vit et travaille à Paris. Il collabore depuis 2005 avec le Collectif Mu en qualité de scénographe et de directeur artistique. Vincent Voillat explore les liens qui s'opèrent entre un territoire (réel ou virtuel), les flux qui le traversent, ses habitants et leurs mémoires. Il étudie plus particulièrement le rapport entre le paysage et sa perception.

   
   
 

Zenial (Łukasz Szałankiewicz) (PL),
Telemetry, 2018

Pièce sonore, 3:00

http://zenial.pl/

   
 
   
 

L'auteur, étant à la fois artiste sonore et spécialiste des jeux vidéo, a acheté un nouvel ordinateur en remplacement de sa vielle machine. Lorsqu' on achète un nouvel ordinateur, il est loin d'être neutre. Il est constitué de logiciels standardisés : la localisation, le ciblage publicitaire, la collecte de données, le traçage du clavier, transfert des images webcam et sons micro, etc.
La première chose faite par l'artiste après l'achat à été donc naturellement la laborieuse désinstallation de ces logiciels.
A partir des données collectés pendant ce processus il a crée une pièce sonore qui en quelque sorte rend audible le son des logiciels censés espionner l'utilisateur.

ZENIAL (Łukasz Szałankiewicz) est un artiste sonore et performeur de la musique électronique. Il est membre de la Société Polonaise pour la Musique Electroacoustique et de la Société Polonaise pour la Musique Contemporaine. Il a commencé au début des années '90 en tant qu'acteur actif de la scène démo - une communauté ayant pour but de réaliser des performances technologiques/artistiques en jouant sur des astuces de programmation et de surpasser des limitations programmatiques. Le caractère multimédia de la scène démo reste un élément important de son travail ou le son est souvent combiné avec une sphère visuelle et conceptuelle.

   
   
 

Arai Tatsuru (JP),
Matters-ton

Sound/Visual Performance
Concert visuel de Arai Tatsuru le 26 janvier à 20h

http://www.hebaamin.com/

   
 
   
 

La Performance audiovisuelle Matters-ton est le 2ème chapitre de son projet Hyper Serial Music visant à se développer dans la direction de la musique sérielle. Dans ce travail, Tatsuru a développé et évolué dans un résultat plus complexe, dépliant la relation entre son et matière sur les trois dimensions de l'espace. Au moyen de la simulation algorithmique, les principes de conception de la substance audiovisuelle sont corrélés directement sur la dimension physique de l'Univers.

Tatsuru Arai
http://www.tatsuruarai.com/
https://vimeo.com/178787020

Tatsuru Arai est un compositeur japonais dont le travail consiste à incorporer les compositions classiques aux nouvelles technologies. Il tente de traduire la nature physique de l'univers dans la forme des expériences perceptibles, que nous pourrions décrire comme une esthétique des structures géométriques. Il vit et travaille à Berlin.