Exposition SPACESCAPES //
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Etudier le geste du dessin entraîne indubitablement vers l’intimité de l’artiste. Dessiner consiste à laisser une trace sur une feuille de papier. Mathieu Bonardet utilise la surface du papier comme un territoire à explorer. Il expérimente des gestes répétés de tracés de lignes au graphite qui viennent saturer son support. Différentes intensités de valeurs de gris et de noir apparaissent alors avec la lumière. Il prend souvent comme point de repère l’échelle de son corps pour tendre vers la verticalité. Les dimensions de ses dessins proposent plusieurs confrontations au corps. Ses installations amènent des ouvertures, des percées de lumières qui redessinent l’espace. Gabrielle Conilh de Beyssac et Jules Guissart développent des dispositifs de tracés à l’aide de volumes de couleur, mobiles dans l'espace. La répétition d’un geste, dans un engagement physique avec le lieu, leur permet de dessiner une forme. Celle-ci fait référence à la trace en géométrie qui correspond à la ligne de jonction entre deux volumes. Ces artistes soulignent et modifient alors la morphologie du lieu dans lequel ils interviennent. Au spectateur de réactiver la pièce ou de remonter le temps pour imaginer comment l’œuvre est née. Ulrike Mohr utilise des processus de transformation matérielle influencés aussi bien par des recherches complexes, des connaissances scientifiques, que par des événements fortuits. Elle utilise des fragments de charbon de bois carbonisés qu’elle déploie pour dessiner l’espace. Ses œuvres conduisent à une attention particulière des détails et de la surface. Ainsi, elle développe des relations entre esthétique et science, présent et passé. Nicole Wendel dessine un paysage abstrait en ressentant ce que lui dit son corps. Ses dessins de paysages sont marqués par de nouvelles lignes qui brouillent sa lisibilité et amènent vers l’abstraction. Ses tracés, fluides, révèlent un mouvement et peuvent être lus comme une notation, une traversée… Dans ses performances, elle mesure l’espace par des cheminements continus et ses traces témoignent de l’attention presque méditative qu’elle porte au lieu et au moment. Saskia Wendland développe une démarche artistique centrée sur de simples séquences de mouvements et gestes. Au moyen de répétitions performatives, ses dessins, constitués de lignes, de points et de tirets, et se répétant jusqu’à ce qu’ils aient collecté suffisamment de densité et de consistance, forment un macrocosme dans lequel l’infini n’est pas dirigé vers l’extérieur, mais vers l’intérieur. Ils suggèrent un va-et-vient entre un paysage intérieur, une compréhension de son être et une sensation d’un espace insaisissable. Le geste, le mouvement, se déploie dans l’espace d’exposition, telle une promenade. A l’issu de performances, les artistes créent une œuvre in-situ. De ses traces, déposées au fur et à mesure, naît la sensation de compréhension du corps, en arrêt et en mouvement. Le dessin aussi mesure du temps, et la matière sur le papier évoquent un paysage en transformation. D’autres œuvres aux murs font écho aux œuvres performées. L’architecture du lieu est alors mise en mouvement. Pauline Lisowski & Fabienne Dargery
Le mercredi 17 avril à 18h Avec : A partir des œuvres exposées, des réflexions sur le rapport du corps au
Avec le soutien du Goethe-Institut France
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Mathieu Bonardet |
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Mathieu Bonardet, |
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Né en 1989, vit et travaille à Paris. Représenté par la galerie Jean Brolly, Paris. Mathieu Bonardet travaille sur divers supports et selon différents rythmes et postures. Ses gestes répétés de tracés de lignes au graphite, viennent saturer la surface et amener une sensation de profondeur. De multiples intensités de valeurs de gris et de noir, une matière dense, apparaissent alors avec la lumière naturelle. Ses œuvres incarnent le temps long et le déplacement de sa main appelle à celui du corps en mouvement. L’artiste prend souvent comme point de repère l’échelle de son propre corps pour tendre vers la verticalité et la hauteur. Ses installations, œuvres en équilibre, amènent des ouvertures, des percées de lumières qui redessinent le lieu. Des lignes blanches, telles des incisions, contrastent avec la richesse de la matière déposée au fur et à mesure. Ses œuvres incarnent une tension entre stabilité, rapport au sol et basculement possible. |
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Gabrielle Conilh de Beyssac et Jules Guissart |
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Gabrielle Conilh de Beyssac |
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Gabrielle Conilh de Beyssac et Jules Guissart Tracé mural elliptique (Comète), craie, corde et terre cuite, dimensions variables, 2014, courtesy Galerie Maubert |
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Gabrielle Conilh de Beyssac Représentée par la galerie Maubert, Paris. Gabrielle Conilh de Beyssac est lauréate du Prix YIA Art Fair #04, 2014. En Juillet 2016, elle a présenté avec Jules Guissart un trio de sculpture à actionner, dans les parcours d’art contemporain du Vent des Forêts en Lorraine. Gabrielle Conilh de Beyssac relie sculpture et dessin dans l’exploration physique et directe avec l’espace. Elle propose des expériences sensibles concrètes et complètes qui donnent à percevoir le passage du projet à sa réalisation matérielle, souvent sous forme de sculpture. Ses pièces souvent circulaires sont mises en mouvement et deviennent lignes, formes dans l’espace.
Jules Guissart Représenté par la galerie Maubert, Paris. Après une résidence d’artiste au domaine de Kerguéhennec en Bretagne où il a co-réalisé, avec Gabrielle Conilh De Beyssac, l’installation Espace Tracé dans la chapelle Ste Trinité, il a inauguré l’espace d’exposition des Bains douches à Pontivy avec une sculpture en acier poli. Jules Guissart taille, récupère le cœur des matières pour faire apparaître le travail du temps de la nature. Par ses gestes incisifs, intenses de polissage, il met en lumière la chair et la surface des matériaux. Ensemble, Gabrielle Conilh de Beyssac et Jules Guissart créent des dispositifs de tracés à l’aide de volumes de couleur, mobiles dans l'espace. Par la répétition d’un geste, dans un engagement physique avec le lieu, ils font apparaitre des arcs, cercles ou lignes. Ces formes contiennent le temps de l’aller-retour. Du dessin, au volume, à l’architecture, leurs œuvres in situ convoquent l’expérience du déplacement du corps. Leurs dessins, tracés à même les murs, révèlent et redessinent le lieu dans lequel ils interviennent. Au spectateur de se promener, de réactiver la pièce et d’imaginer comment l’œuvre est née. |
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Ulrike Mohr |
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Ulrike Mohr |
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Née en 1970, vit et travaille à Berlin. Le travail d’Ulrike Mohr porte sur sa fascination pour le charbon. Ce matériau prend une autre dimension pour l’artiste qui le fabrique elle-même sous différentes formes pour façonner l’espace à l’aide d’installations qu’elle nomme des « dessins spatiaux » dans lesquelles le temps semble s’être arrêté à un instant donné. Reprenant un langage minimaliste, Ulrike Mohr conçoit un espace dans lequel la poésie brute de la matière première construit des paysages noirs qui appellent le spectateur à une introspection très singulière. |
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Nicole Wendel |
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Nicole Wendel |
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Née en 1975, vit et travaille à Berlin. Représentée par la galerie 1214 à Berlin. Nicole Wendel explore toute la panoplie des possibilités graphiques et confère à ses paysages une illusion spatiale. Celui qui regarde ses dessins est invité à comprendre intérieurement la création de l'image oscillant entre l’abstraction gestuelle et la réalité dessinée. Dans toute son œuvre, Nicole Wendel vise à dissoudre et à métamorphoser les frontières des genres. Elle laisse ses dessins s'étendre dans le temps et prendre des allures d'installations dans l'espace. Les principes exploratoires développés avec ses dessins, consistant à faire interférer les couches spatio-temporelles, sont poursuivis également dans ses travaux de performances, de vidéos et de photos. |
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Saskia Wendland |
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Saskia Wendland |
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Née en 1973, vit et travaille à Berlin. Au centre de la pratique artistique de Saskia Wendland se trouvent des mouvements séquencés et des gestes simples et répétés. Par cette performance des répétitions, son art désire se rapprocher de la condition de l’existence humaine, un constant cycle d’états. Saskia Wendland rassemble ses lignes, ses points, ses actions afin d’en collecter suffisamment pour montrer leur densité, leur matière formant un macrocosme infini à l’intérieur duquel le regard se plonge pour y puiser l’énergie vitale du geste de l’artiste. |
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