73 rue des Haies
75020 Paris France

Du mercredi au dimanche
De 15h00 à 19h00

plateforme
Exposition MONUMENTS FROM A LIQUID PAST //

Du 04 au 20 juin 2021 //
Vernissage vendredi 04 juin de 17h à 21h //
Visible sur RDV du 21 au 26 juin //
Finissage le samedi 26 de 16h à 19h //

Juan Gugger et Constanza Piaggio
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exposition FORTUNE DU TEMPS

 

 

“Le terme ars-artis signale la capacité consciente et intentionnelle de l'homme de  produire des objets de la même façon que la nature produit des phénomènes” Erwin Panofsky

 

Juan Gugger et Constanza Piaggio présentent une partie de leur production récente dans laquelle ils effectuent des correspondances et des parallèles entre nature et langage. Les objets qu’ils proposent (sculptures et photographies) échappent à la simple présentation du naturel ou à sa pure représentation, pour se comporter comme les maillons de cette continuité brisée.

Les formations rocheuses ont probablement donné naissance à la première expérience humaine du monumental. Peut-être ont-elles facilité l’imagination d’une temporalité à l’échelle vertigineuse, complètement dissociée de la pratique quotidienne. La logique du monument nous vient des pierres et revient à elles à travers des productions culturelles comme le mémorial, la sculpture ou l’esthétique de la ruine.

 Le propos des artistes porte l’idée de bifurquer de la marche du temps pour embrasser une cadence parallèle, étrangère à la reproduction sociale du travail. Cette temporalité transversale se rapproche de ce que Paul Lafargue appelle le temps de la paresse. Il ne s’agit pas d’un temps d’inactivité, mais d’un présent radical qui se détacherait du lien permanent avec l’avenir.

Le projet de Juan Gugger trouve son origine dans la recherche d’un ensemble de pierres. Appelées "Trovants", ces pierres se trouvent à Costesti, en Roumanie. Elles bougent, poussent et se reproduisent depuis six millions d’années dans un processus qui demeure encore énigmatique pour la science. Sa proposition s'immerge volontairement dans le territoire ambigu entre le vivant et l’inerte (les Trovants sont considérées comme des formes de vies non organiques). L’artiste ne conçoit pas ces objets comme des sculptures. Il les définit plutôt comme les vestiges d’un processus dans lequel les matériaux industriels tentent de revenir à leur état pré-technologique.

Constanza Piaggio présente une sélection de photographies et collages inédits, réalisés dans différents formats au cours des deux dernières années. Les images analogiques de grand format dépeignent des ensembles rocheux spectaculaires du sud de la France. Elles semblent montrer que même dans le pétrifié il n’y a pas de pause, mais des forces en mouvement. La précision et la qualité de l'image déplacent le support photographique au second plan et tentent de transcrire la complexité impénétrable de l' "écriture" géologique.

L'artiste donne également à voir une série de photographies prises en 35 mm, où elle déploie un procédé complètement inverse. Elle concentre sa recherche sur le mouvement et la couleur. Ces pièces convoquent des liens généalogiques entre la peinture et la photographie en atteignant des degrés d’abstraction qui mettent en tension le rapport entre les supports.

L’ensemble est complété par trois photographies en petit format de la série Sharp Memories. Ces pièces établissent un mouvement intermédiaire entre la matière et l’image. Les déchirures physiques sur les images suggèrent un Memento Mori de toute représentation.

 

 


 

Juan Gugger

 

Juan Gugger
studio view,
may15,2021

 

Juan Gugger est né à Dean Funes, en Argentine en 1986. Il a étudié à l'Université Nationale de Córdoba (2005-2009), au Centro de Investigaciones Artísticas (Buenos Aires, 2012) et à l'Université Torcuato Di Tella (Buenos Aires, 2016).

Les "situations" de Gugger ont été montrées dans des institutions et des lieux d'art tels que le KAMC (Tokyo, 2020), la Fondation d'Entreprise Fiminco (Paris, 2019), la Fondation Claude Monet à Giverny (2019), le MACBA (Buenos Aires, 2019), le Centro Cultural Kirchner (Buenos Aires, 2019), Julio Artist-run Space (Paris, 2018), NN Galería (La Plata, 2018), Sala de Proyectos (Bogotá, 2017), Museo de Arte Contemporáneo de Rosario (2016), Bienal de Arte Joven de Buenos Aires (2015), ou Museu de Arte Contemporânea do Rio Grande do Sul (Brésil, 2014).

Son travail intègre des opérations sculpturales et stratégiques tirées de situations spécifiques au site, développées ensuite de manière autonome. Ces dernières années, son travail s'est concentré sur les processus de développement urbain, plus précisément  les situations physiques inattendues, qui peuvent trouver leur expression dans les cachettes et les marges de la ville. Gugger s'intéresse à la lecture de ces anomalies comme des manifestations de la métamorphose psychologique et traumatique du paysage.

Il a participé à plusieurs programmes de résidence tels que la Cité Internationale des Arts (2019), Terra Foundation (2019), FLORA (Bogota, 2017), Getty Research Institute (Los Angeles, 2014), ou Espacio de Arte Contemporáneo (Montevideo, 2013).

Juan Gugger a reçu de nombreuses reconnaissances parmi lesquelles  : Prix Azcuy shortlist (Buenos Aires, 2020), 69ed Jeune Création (Paris, 2019), Terra Foundation Fellowship (Chicago, 2019), Kenneth Kemble Prize (1er prix) (Buenos Aires, 2018), Roberts Fellowship (Bogotá, 2017), Bourse Colectivo Coleccionismo Federal (2016), Bourse de Creation du Fondo Nacional de las Artes (Buenos Aires, 2016), et Prix du projet à la IVe Bienal de Arte Joven de Buenos Aires (2015).

 

 
 

 

Constanza Piaggio

 

Constanza Piaggio
Sharp Memories
2019 - 18x27cm

 

Née à Buenos Aires, Argentine. Vit et travaille à Paris.
Elle est diplômée de l’École de Photographie Créative (EFC) et du Syndicat de l’industrie cinématographique Argentine (SICA).

Ses premières œuvres sont rapidement exposées dans des galeries, des musées et des foires internationales. Depuis le début de sa carrière, elle a exposée dans de nombreux pays : Argentine, Mexique, Chili, Brésil, Colombie, États-Unis, Espagne,  France, Suède, Corée du Sud et Chine.

Elle a récemment  exposé aux Journées photographiques de Bienne (Suisse); Yam Gallery en San Miguel de Allen et en Quererato (Mexico) ; à JDC Gallery en Gleneden Beach (Etats Unis) et Château de La Caze‪, en Labastide Castelamouroux ( France).

Elle est aussi lauréate de plusieurs prix et résidences comme le premier Prix Argentin d' Arts Visuels de la Fondation OSDE (2005), la bourse d' Arts Visuels du Centre Culturel Rojas/UBA (2005) y la bourse « Intercampos II » de la Fondation Telefónica (2006). Elle a participé à la Résidence Appelboom La Pommerie en France (2009) et à la Résidence du Gyeonggi Creation Center en Corée du Sud (2011). Ses œuvres font partie de collections publiques et privées.

Piaggio privilégie la photographie et la vidéo comme médias d’expérimentation. Elle développe ses projets à partir d’une recherche conceptuelle qui s’exprime ensuite par la production d’œuvres en série. Son travail est empreint de références picturales et se caractérise par sa connexion singulière avec l'intime. Les images qu'elle génère propose une réflexion sur son propre environnement et ses multiples nuances, à partir d’un point de vue quelque fois auto référentiel. Cette pratique prend corps dans un subtil équilibre entre toutes ces composantes et des emprunts au quotidien exprimés avec une grande précision technique. 

En tant qu’artiste autodidacte, Constanza Piaggio trouve son inspiration tant dans l' intime que dans la théorie. Par ailleurs, elle a instauré méthodiquement une démarche de collaboration avec d’autres professionnels. Elle travaille actuellement sur l'espace d'exposition "Julio Artist-run Space", situeé dans le 20 eme arrondisement de Paris, ouvert depuis septembre 2016.