73 rue des Haies
75020 Paris France

Du mercredi au dimanche
De 15h00 à 19h00

plateforme
Exposition HYPERGENESE //

Du 15 septembre au 8 Octobre //
Vernissage vendredi 15 septembre 18h à 22h //

David Munoz / Raphaël Fabre
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exposition OUTLAND

Landscape Section #2 - Image Générative
© David Munoz, Adagp Paris

 

 

 

Dans l’exposition intitulée "Hypergénèse," David Munoz et Raphaël Fabre orchestrent une dialectique visuelle complexe où les territoires de l'excès prolifératif se mêlent à des questionnements écologiques et technologiques. David Munoz, puisant dans la rhétorique des hyperobjets, crée des paysages algorithmiques qui fonctionnent comme des incarnations numériques de l'hypergénèse — des abstractions profondément enracinées dans des œuvres installatives à base d'images génératives, de linogravure et de vidéo. Parallèlement, Raphaël Fabre nous immerge dans des univers numériques saturés, cartographies de nos ambiguïtés éthiques et environnementales. Les deux artistes, engendrent une mosaïque intellectuelle où le tangible et le simulé entrent en collision et dialogue. "Hypergénèse" s'impose alors comme une intervention esthétique cruciale, incitant le spectateur à naviguer entre des sphères conceptuelles souvent considérées comme antithétiques.

 

 

 


 

David Munoz
Né en 1970, vit et travaille à Paris
https://www.david-munoz.com/

 

Mountainscape #12 – Image Générative
© David Munoz, Adagp Paris

Mountainscape #13 - Image Générative
© David Munoz, Adagp Paris

Mountainscape #2 – Image Générative
© David Munoz, Adagp Paris

 

 

David Munoz, artiste plasticien diplômé de l’ENSCT, développe une pratique artistique qui se situe à l’intersection de l’art, des sciences et de l’anthropologie. Il explore divers domaines tels que la photographie documentaire contemporaine et l’art contemporain. Il expose régulièrement dans des lieux tels que le Centquatre Paris, la BnF, Emerige, la Biennale Némo ou encore la Biennale Photoclimat. Certaines de ses œuvres ont intégré les collections de la BnF et du groupe Emerige Mécénat.

Dans sa pratique artistique, l’artiste explore une diversité de médiums et de techniques, tels que la photographie (chambre photographique argentique et numérique), les procédés photographiques alternatifs (gomme bichromatée, ambrotypes), la vidéo, la photogrammétrie, l’imagerie générée par ordinateur (image générative et animation 3D), la gravure la sculpture et l’installation. Il y intègre également des éléments scientifiques et technologiques, tels que les données LIDAR ou encore la Datavisualisation.

Le travail plastique de David Munoz explore les théories de l’hyperréalité, du simulacre et de la réalité augmentée, en mettant l’accent sur les enjeux environnementaux et écologiques. Il s’agit pour lui de créer des expériences multisensorielles qui sollicitent les sens et la réflexion du spectateur. L’artiste remet en question les limites du visible et de l’invisible, en créant des paysages idéaux pour lesquels, contrairement à l’esthétique romantique, immergent l’être humain dans un environnement menaçant. Le sujet n’est plus placé devant un objet, il est immergé au sein d’une situation qui excède toute mesure. L’artiste souhaite traduire l’équilibre entre l’esprit et cette réalité et interroger sur la manipulation du désir dans la culture de consommation.

Aussi, David Munoz s’appuie dans son processus créatif sur les écrits de Timothy Morton qui propose une approche radicale pour repenser notre relation à l’environnement, permettant ainsi à David Munoz de déployer ses installations autour d’objets théoriques tels que le “maillage” ou les “hyperobjets”. Morton soutient que nous devons abandonner notre vision anthropocentrique du monde et reconnaître que les objets non humains ont également une existence et une valeur propre. Cet élargissement de perspective se reflète dans les œuvres de David Munoz, qui mettent en avant la fragilité du monde naturel et nous incitent à repenser notre rapport au monde.

De plus, les œuvres de David de l’artiste résultent d’un processus créatif reposant sur une collaboration étroite avec des partenaires scientifiques, tels que l’IPSL, l’INRAE, l’ENS Paris-Saclay, le CEA et le CNRS, lui permettant de créer des formes à partir de cette matière scientifique. Il met ainsi à profit ses compétences scientifiques pour explorer de nouvelles approches techniques et artistiques, notamment les procédés photographiques alternatifs, la photogrammétrie et les procédés génératifs.

En tant qu’artiste et citoyen engagé et influencé par des artistes tels que Joan Fontcuberta, Joseph Beuys, Ryoji Ikeda et Sabrina Ratté, ainsi que par les écrits de philosophes tels que Jean Baudrillard, Timothy Morton et Anne Coquelin ou encore de théoriciens comme Nicolas Bourriaud, David Munoz met l’accent sur la responsabilité sociale et environnementale à travers ses œuvres. Il participe activement à des médiations, débats et discussions autour des problématiques environnementales et s’efforce d’élargir la portée de son art en intégrant des matériaux durables et en explorant des thèmes liés à la résilience du vivant et à l’impact du changement climatique.

Dans son exploration de la frontière entre réalité et fiction, vérité et mensonge, l’artiste nous invite à réfléchir sur l’utilisation et les effets des nouvelles technologies dans la création d’images et sur notre relation à un monde de plus en plus simulé.

 

 
 

 

Raphael Fabre
Né en 1989, vit et travaille à Paris
https://www.raphaelfabre.com/

 

José González - Majorel, Venezuela
Image Numérique
2023, Raphaël Fabre
ADAGP

John Kamau - Samasource, Kenya
Image Numérique
2023, Raphaël Fabre
ADAGP

Rajesh Sharma - Playment, India
Image Numérique
2023, Raphaël Fabre
ADAGP

 

Entre performance, installation immersive, animation 3D, intelligence artificielle ou encore réalité virtuelle, le travail de Raphaël Fabre se caractérise par la création d’environnements fictifs à travers les puissants moyens des nouvelles technologies numériques. L’artiste observe une société dépendante et obsédée par les médias, et interroge l'ambiguïté de son rapport à la vérité et à l’information. Les espaces qu’il crée virtuellement, véritables terrains de jeu et de création pour lui, font croire à une réalité existante et laissent le spectateur s’immerger dans des univers parallèles. Ces derniers tendent à la fois à émerveiller le regardeur et l’invite à élaborer sa propre interprétation sur les médias. Pour autant, Raphaël Fabre ne se positionne pas en juge envers les technologies numériques, mais instaure assez de doutes au public, pour qu’il développe un esprit critique sur les fonctionnements sociétaux et le rapport au pouvoir et à la liberté.

Isabella D’Aprile